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Les chemins de la foi

blog sur les religions et la spiritualité

vœux de bodhisattva

vœux de bodhisattva
Qu’est-ce qu’un bodhisattva dans le bouddhisme ?

 

 

Bodhisattva, idéal du bodhisattva, vœux de bodhisattva, ce terme et ces expressions font partie du vocabulaire de base du bouddhisme. Mais qu’est-ce exactement qu’un bodhisattva ? Les positions des différentes écoles s’accordent-elles sur ce point ?

Le vénérable Dhammaratana, moine dans la tradition du theravada, chercheur à l’Unesco et à la Sorbonne et secrétaire général de la congrégation bouddhique Linh Sonh, apporte des éclaircissements sur quelques-unes de ces questions.

A la suite de cette émission, vous trouverez sur le site cette semaine un rappel des points principaux sur la notion de bodhisattva dans le bouddhisme, en tenant compte du point de vue des différents véhicules.


 

« Rappel des points principaux sur la notion de bodhisattva dans le bouddhisme » (*)

 

Arhat

 

Le terme sanskrit d’arhat est utilisé pour désigner celui qui de son vivant s’est affranchi du samsara. A partir du moment où il atteint le nirvana complet à sa mort, l’arhat jouit de l’éveil mais n’œuvre pas nécessairement au salut des êtres qui demeurent dans le samsara.

On peut considérer que le terme d’arhat correspond de manière générale à l’atteinte de l’éveil, des distinctions pouvant par ailleurs êtres introduites en fonction des différentes voies d’éveil menant à l’état d’arhat.

 

Sravaka, pratyekabuddha et bodhisattva

 

On distingue principalement trois voies d’éveil menant à cet état d’arhat.

La voie des auditeurs (sravaka) est celle de ceux qui reçoivent l’enseignement d’un parfait bouddha (samyaksambuddha) et le mettent en pratique pour atteindre leur propre libération.

La voie des "bouddha par soi" (pratyekabuddha) n’implique pas de recevoir l’enseignement d’un bouddha. Le pratyekkabuddha atteint la libération en se retirant volontairement du monde pour pratiquer en solitaire.

Seule la voie des bodhisattva mène à l’état de parfait bouddha (samyaksambuddha), seul capable à son tour de conduire les êtres à l’éveil. Ce qui caractérise le bodhisattva c’est que sur le seuil de l’éveil, il renonce à entrer dans l’état d’arhat et se destine à devenir un bouddha en se consacrant au bien de tous les êtres.

 

Vœu de bodhisattva

 

Dans le bouddhisme ancien, l’accent n’est pas mis sur la voie du bodhisattva, car l’état d’éveil complet d’un bouddha est considéré comme beaucoup plus difficile à atteindre que l’état d’éveil de l’arhat.

C’est principalement à travers les références du bouddha Sakyamuni à ses vies antérieures que le terme de bodhisattva est utilisé. Comme l’a rappelé le Vénérable Dhammaratana lors de l’émission, le bouddha Sakyamuni, alors qu’il était le brahmane Sumedha dans l’une de ses vies antérieures, avait alors pris le vœu de bodhisattva auprès du bouddha Dipamkara.

C’est traditionnellement cette prise de vœu devant un bouddha qui marque l’entrée du pratiquant sur le chemin du bodhisattva. C’est la raison pour laquelle par exemple dans les dojos zen, on désigne par le nom de bodhisattva ceux qui ont pris ce vœu.

 

Avalokiteshvara, Manjusri, Maitreya et autres bodhisattva transcendants

 

Les écoles ultérieures du bouddhisme accordent une place plus importante au bodhisattva, donnant parfois lieu à certaines divergences de point de vue avec les écoles anciennes sur l’état d’arhat obtenu par la voie des sravaka et la voie des pratyekabuddha.

L’important est de saisir que la voie du bodhisattva est présente dans toutes les écoles de bouddhisme, et que c’est uniquement l’importance qui lui est donnée qui diffère.

C’est ainsi que la notion de bodhisattva transcendant (bodhisattva mahasattva) est surtout utilisée dans les écoles du mahayana et du vajrayana. Comme les bouddhas, ces bodhisattvas ont atteint le nirvana mais y ont renoncé pour aider les êtres. Ils personnifient en général une vertu privilégie (la compassion pour Avalokiteshvara, la sagesse pour Manjusri), Maitreya désignant par ailleurs le bouddha du futur.

 

Paramitas et terres des bodhisattva

 

La vertu essentielle des bodhisattva est celle de la compassion. Traditionnellement, la voie du bodhisattva est toutefois jalonnée par la réalisation des vertus transcendantes (paramitas). Ces paramitas sont au nombre de six ou dix selon la tradition, sachant que les quatre supplémentaires dans ce dernier cas peuvent être considérées comme un développement de la dernière des six paramitas, celle la connaissance supérieure.

La classification des paramitas en dix paramitas permet d’établir un lien avec la notion des dix terres des bodhisattva (bhumi), qui correspondent à dix étapes rencontrées par le bodhisattva sur le chemin de l’éveil.

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur ce sujet, Philippe Cornu, dans son "Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme" (Editions du Seuil), introduit ainsi cette progression des dix terres et sa correspondance avec les dix paramitas (bien que certains des termes employés fassent référence au mahayana, les correspondances qu’il présente sont communes à toutes les écoles).

"[...]

La progression le long des terres est plus le résultat d’une absence de souillures ou d’obscurcissements que celui d’une construction. C’est l’absence de souillures qui dévoile peu à peu les qualités éveillées du bodhisattva.

L’arrivée dans la première terre s’effectue lorsque le bodhisattva, animé d’une profonde dévotion et d’une grande détermination dans son comportement et son désir de pénétrer le sens de la vacuité, a pu déjà vaincre les dix passions qui s’opposent aux dix perfections : l’avarice, l’immoralité, la colère, la paresse, la distraction, l’inconséquence, la malhabileté, la faiblesse, le manque d’inspiration et l’infatuation stupide.

A ce stade, qui correspond à la voie de l’application ou de la préparation, il obtient un aperçu de la réalité ; il a déjà dissipé ses croyances conceptuelles naïves sur la vacuité, l’éternalisme, le nihilisme et la saisie du sujet sur l’objet. En entrant dans la voie de la vision, il devient un aryabodhisattva : il pénètre directement la double vacuité du soi et des phénomènes. Son Eveil est désormais assuré.

C’est à ce stade que commence la progression en dix bhumi au cours de laquelle il va progressivement éliminer les passions subtiles constitutives de l’obscurcissement passionnel ainsi que l’ignorance subtile d’où découle l’obscurcissement cognitif. Dès la première étape, il acquiert douze types de pouvoirs spéciaux, dont la capacité sera multipliée par dix à chaque nouvelle terre. A chacune de ces terres correspondra aussi la maîtrise de l’une des dix paramitas : les six paramitas (générosité, discipline, patience, énergie, concentration, connaissance supérieure), auxquelles s’ajoutent l’habileté des moyens, le vœu, la force et la sagesse.

 

Texte rédigé par Jean-Christophe pour l’Union Bouddhiste de France.

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